Chaque jours nous sommes bombardés d’informations provenant de sources variées, réseaux sociaux, relations professionnelles, relations personnelles, famille, médias… Il y a également notre discours intérieur, je dois absolument passer à la banque, comment vais-je faire pour demander une augmentation, je dois penser à planifier un rdv avec untel, que va penser ma boss de ma présentation… Toutes ces informations, tout ces questionnement sont souvent source d’inquiétude.
Chacun de nous a le sentiment que la plupart de ses problèmes est causé par des facteurs extérieurs. Des facteurs qui échappent à son contrôle. C’est à cet endroit, qu’utiliser le modèle du cercle d’influence, peut aider à mieux comprendre ce sur quoi vous avez un contrôle et décider de ce que vous pouvez faire à ce sujet.
Le principe du cercle d’influence, développé par Stephen R. Covey dans « Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent », est un concept clé de la première habitude : « Être proactif ». Ce principe est très efficace notamment pour les managers et leurs équipes.
C’est une approche pragmatique pour arrêter de se faire des noeuds au cerveau, de s’éparpiller ou de rester figé.e comme une poule qui a trouvé un couteau. Elle permet de concentrer ses efforts là où il est réellement possible de peser, de faire changer ou de faire avancer les choses.
Cette approche aide à faire le tri de tous les éléments dans une situation anxiogène, entre les multiples préoccupations individuelles et collectives. Elle permet de se recentrer sur l’essentiel et redéployer notre énergie là où elle est vraiment utile, c’est à dire là où les actions de chacun et du collectif peuvent donner le plus de résultat.
Voici une représentation graphique de cette approche :

Les trois catégories de problèmes en lien avec le cercle d’influence
Combien de personnes se laissent guider par leur environnement, et adoptent une attitude réactive? L’erreur la plus répandue est de vouloir à tout prix changer les choses qui nous préoccupent, même celles sur lesquelles nous n’avons aucune influence. Nous avons tendance à imputer la responsabilité de nos échecs à des facteurs extérieurs : c’est un biais cognitif qui s’appelle le «biais d’auto-complaisance». Or, en réalité, nous n’avons pas échoué, nous sommes plutôt démenés dans un combat que nous ne pouvions pas gagner.
Les problèmes que nous rencontrons relèvent de l’une des trois catégories suivantes :
- Les problèmes sur lesquels nous avons un contrôle direct, qui concernent nos propres comportements, nos actions à l’intérieur de la zone d’influence ou de la zone de contrôle.
- Les problèmes sur lesquels nous avons un contrôle indirect, ils mettent en jeu les actions d’autres personnes et se situent dans la zone d’influence.
- Les problèmes incontrôlables, pour lesquels nous ne pouvons strictement rien, nous n’avons aucun contrôle et qui s’inscrivent dans la zone de préoccupation ou d’impuissance.
Organiser ses problématiques par rapport à ces trois zones d’intervention aide à prendre du recul sur une situation et indique sur quoi il est utile de focaliser son attention. Il n’est pas ici question de « laisser tomber » ou « d’accepter la situation », bien au contraire, mais de choisir ses combats. L’idée est que, dans toute situation, même avec une influence très limitée, il existe une zone d’action possible.
Les 3 cercles d’influence de Covey
Selon Stephen R. Covey, les personnes qui sont très efficaces pensent et agissent principalement dans leur cercle d’influence et leur zone de contrôle. Elles oublient les choses sur lesquelles elles n’ont pas de contrôle, se concentrant sur celles sur lesquelles elles peuvent faire une différence. La nature de leur énergie est alors positive, habile et en croissance.
Tant que nous travaillons à notre cercle de préoccupations, nous acceptons que les éléments qu’il contient nous commandent et nous ne prenons pas l’initiative proactive nécessaire pour amener un changement positif.
Parfois, être heureux et profiter sincèrement sont les choses les plus proactives que nous puissions faire. Le bonheur est un choix proactif, tout comme le malheur. Tout en concentrant nos efforts sur les choses que nous pouvons contrôler, nous pouvons nous contenter et accepter les choses sur lesquelles nous n’avons actuellement aucune influence.
La zone de contrôle
A l’intérieur de cette zone de contrôle se trouvent les choses sur lesquelles avons un contrôle complet et direct. Nous y décidons en ayant les pleins pouvoirs : sur nos choix, sur nos actions, sur les décisions que nous prenons. Nous pouvons réaliser des modifications à notre convenance. Bien sûr des éléments extérieurs peuvent nous influencer mais nous restons maîtres de nos décisions et de nos actes dans cette zone.
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La zone d’influence
La zone d’influence représente ce sur quoi nous avons un impact, limité mais réel. Réel parce qu’un changement est possible. Limité parce que le changement ne dépend pas que de nous, nous ne sommes pas seul.es à gérer la situation, à décider. Nous n’avons pas de contrôle direct. Notre pouvoir réside dans les possibilités de négocier, argumenter, convaincre et influer sur les choses et les personnes qui sont également concernées par la situation.
Le cercle des préoccupations ou zone d’impuissance
La zone de préoccupation regroupe tous ces aspects sur lesquels nous n’avons pas le moindre impact. Par exemple, un incident dans les transports en communs et des minutes voire des heures d’attentes sans savoir quand le trafic va pouvoir reprendre. Impossible de faire demi-tour. C’est tant pis pour le rendez-vous super important.
Dans ce genre de situations on s’inquiète, on stresse ou on râle alors que ça n’a aucun impact sur la situation. La meilleure chose à faire, c’est d’accepter, lâcher prise sur cette situation à laquelle on ne peut rien changer. Reconnaître qu’il est plus judicieux de mettre notre énergie ailleurs.
Ce découpage théorique, en trois cercles, permet aisément de comprendre que toute situation pourrait être examinée sous le prisme de l’influence que nous pourrions avoir dessus. Il serait également possible de découper une situation pour en extraire les éléments sous notre contrôle. Ainsi analysées et catégorisées, ces situations n’occuperaient dans notre vie que la place qui leur revient : dépense d’énergie dans les zones de contrôle et d’influence, et lâcher prise dans les situations de la zone de préoccupation. En réalité les choses ne sont pas aussi simples. Mais avoir conscience de notre pouvoir d’action est très important pour limiter le stress et éviter de rester figé.es dans l’attente et la non action.
Comment utiliser la méthode du cercle d’influence Covey ?
Cette méthode peut être utilisée de diverses manières, à titre individuel ou avec un groupe. L’objectif est d’élargir son cercle d’influence et réduire son cercle des préoccupations. Pour s’améliorer, par exemple, dans les domaines suivants : capacité d’écoute, travail d’équipe et réussite scolaire ou encore mieux gérer son stress.
Pour la mettre en œuvre, il s’agira, pour une situation donnée ou une pensée qui nous préoccupe, d’identifier à quelle zone cette situation ou pensée appartient. Ensuite, il sera possible de choisir quoi faire.
L’idéal est de couper court aux réflexes qui consistent parfois à ruminer, stresser, se plaindre, … bref à nous faire perdre notre temps et notre énergie et qui nous noient dans notre zone d’impuissance. Focalisons-nous sur les éléments qui se trouvent en zone de contrôle et sur lesquels agir est concrètement faisable.
Voici les étapes qui pourraient être suivies lors d’un atelier avec votre équipe pour lui redonner de l’élan dans une situation où elle se sent impuissante.
- Dessiner un grand cercle
- Demander à chaque membre de l’équipe d’écrire sur un post-it ses préoccupation principales du moment
- Inviter les membres de l’équipe à positionner les post-it librement dans le cercle
- Dessiner un second cercle, au centre, le cercle de contrôle
- Demander à l’équipe de déplacer les post-it selon qu’ils appartiennent selon eux au premier ou au second cercle
- Tracer un troisième cercle entre les cercles de préoccupation et de contrôle. Le Cercle d’influence est présenté ici. La plupart des gens pensent qu’il y a peu de choses qu’ils peuvent influencer consciemment. Ils ont l’impression de ne pas avoir le contrôle sur les choses qu’ils ont mises de côté, ce qui leur cause beaucoup de tension et d’anxiété. Avoir le contrôle est effrayant.
- Encouragez les membres de l’équipe à réfléchir à la manière dont ils pourraient influer sur certains des facteurs qui échappent à leur contrôle. Pourraient-ils les influencer s’ils ne peuvent pas les contrôler ?
- Examiner chaque post-it du cercle de préoccupation et travailler ensemble pour le faire passer dans le cercle d’influence. Vous découvrirez que certaines préoccupations peuvent être abordées directement dans le cercle de contrôle si vous les examinez en profondeur et si vous les abordez différemment.
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Le concept de cercle d’influence de Stephen R. Covey est un outil vraiment intéressant pour reprendre le contrôle de sa vie professionnelle et personnelle. En nous concentrant sur ce que nous pouvons réellement influencer, nous augmentons notre efficacité et réduisons notre stress. Cette approche nous permet de passer d’une attitude réactive à une attitude proactive.
Rappelez-vous que votre cercle d’influence peut s’élargir avec le temps et la pratique. En vous focalisant sur les actions que vous pouvez entreprendre plutôt que sur les circonstances que vous ne pouvez pas changer, vous deviendrez plus efficace et plus épanoui dans votre vie quotidienne.
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